Bitcoin est un Humanisme

Introduction

 Bitcoin a mauvaise presse. Il est souvent présenté comme un outil spéculatif dangereux, un canal de financement du terrorisme, un potentiel désastre écologique ou un complot anarchiste. Bref, si l’on en croit ses critiques, Bitcoin semble être la cause de tous les maux de l’humanité.

 A mon avis, c’est plutôt bon signe. Cela signifie que Bitcoin fonctionne. A chaque fois qu’une révolution se profile à l’horizon, les gardiens du temple ne manquent jamais d’avertir de l’apocalypse à venir. Déjà, à l’époque des Lumières, la censure et la propagande était abondamment employées pour détourner le peuple de l’idée des droits naturels. Aux XVII et XVIIIème siècles, les gargouilles de l’Ancien Régime promettaient que l’adoption des droits naturels allait conduire à l’anarchie, la déliquescence de l’ordre social et la décadence de notre civilisation.

Avec le recul, cela nous parait résolument absurde, aussi nous avons du mal à nous imaginer que c’était ainsi que pensait la plupart de nos ancêtres. Ce qui se joue aujourd’hui sous nos yeux n’est pas vraiment différent : un petit groupe d’individus tente d’informer la majorité qu’une issue aux abus de l’État est possible, tandis que les dépositaires de l’ordre existant (banquiers, hommes politiques, haut-fonctionnaires, journalistes) nous annoncent les 7 plaies d’Égypte.

 Néanmoins, si je compare ces deux phénomènes (Bitcoin et la doctrine des droits naturels), ce n’est pas uniquement parce qu’ils suscitent tous deux une levée de bouclier de la part des défenseurs de l’ordre existant, mais aussi parce qu’ils participent de la même conception philosophique et servent le même dessein.

Bitcoin est l’actualisation des mécanismes de l’État de droit à l’ère numérique. Je sais ; à première vue cela parait absurde. Mais peut être justement que l’apparente absurdité de ce propos s’explique, d’une part par la jeunesse du phénomène discuté, et d’autre part, par le fait que le niveau de désinformation à propos de Bitcoin a atteint un tel point que le grand public ne sait presque rien du sujet.

Bien entendu, je peux aussi me tromper. Mais dans le doute, ne vaudrait-il pas regarder la question de plus près ?

Dans cet article j’aimerais rappeler comment et pourquoi nos prédécesseurs ont imaginé l’État de droit comme barrière à l’arbitraire du pouvoir et rappeler que la propriété privée est essentielle au fonctionnement de cette construction institutionnelle. Ensuite, il s’agira d’expliquer brièvement pourquoi la propriété privée est au soubassement de nos libertés et de notre prospérité, ainsi que d’expliquer en quoi l’État démocratique moderne consacre l’expropriation permanente de tous par tous. Enfin, je serais alors en mesure d’avancer les raisons pour lesquelles on est en droit de penser que Bitcoin concourt au même objectif que l’État de droit, par des moyens plus efficaces (notamment à l’époque moderne), et qu’il est donc un humanisme.

L’État et la division du travail 

« Il n’existe que deux moyens d’organiser une société : la main invisible d’Adam Smith, ou le grand coup de pied de Staline dans le derrière »

— Charles Gave, Institut des Libertés

L’établissement et le maintien d’institutions garantes de la propriété privée est probablement le problème social/politique fondamental.

En effet, comme la dépendance des individus à des ressources rares est source de rivalités, en l’absence de mécanismes de résolution des conflits, il ne peut exister de société pacifiée. Ainsi, se doter d’institutions qui viennent définir une frontière objective délimitant ce qui est à la disponibilité de chacun (droits de propriété), permet de faire en sorte que l’individu use de moyens pacifiques pour obtenir les moyens de sa subsistance.

L’assurance du fait que le fruit de notre travail ne peut nous être confisqué par la force ou la menace est le prérequis de toute activité laborieuse. En l’absence d’une telle assurance, nous passerions plus de temps à protéger de la spoliation le peu que nous avons, qu’à faire croître ce lot.

En jargon socioéconomique on dira que l’institution de la propriété privée est le présupposé à l’établissement de la division du travail entre individus libres. Or, il n’y a que deux manières mutuellement exclusives d’envisager la division du travail au sein d’une société :

  • Soit une autorité définit les contributions et les rétributions de chacun, c’est-à-dire supervise la place que chacun occupe dans la structure de production et détermine la part du produit octroyée ;
  • Soit chaque individu est libre d’effectuer le travail qu’il souhaite, tout en ayant la garantie que ce qu’il produit lui reviendra et qu’il aura la possibilité d’échanger d’éventuels surplus avec d’autres individus, selon des termes qu’ils sont libres de définir.

Tout autre conception envisagée est une impossibilité logique ou alors une hybridation de ces deux alternatives.

En pratique, toutes les sociétés qui ont existé se situent entre ces deux pôles. A part peut-être à l’ère pré-civilisationnelle, aucune société n’a jamais été totalement collectiviste, et aucune n’a jamais non plus été organisée en l’absence d’État : en tout lieu et à toute époque, il existe une institution détentrice d’un monopole sur la violence légitime, qui peut, par conséquent, user de la violence pour garantir un certain résultat social.

A cet égard, on peut considérer l’État, comme un mal nécessaire : il semblerait qu’aucune vie collective pacifique soit possible en son absence, mais puisqu’il concentre nécessairement un grand pouvoir dans les mains de peu d’hommes, son existence suppose le risque d’abus.

Autrement dit, pas de société sans État, mais pas non plus d’État sans risque d’abus de pouvoir.

L’État de droit et la doctrine des droits naturels 

« Omnes legum servi sumus ut liberi esse possimus »

Toutes les lois servent à ce que nous soyons libres

— Cicéron

« La liberté consiste à ne dépendre que des lois »


— Voltaire, Pensées sur le Gouvernement

Conscients de cet inextricable dilemme, nos aïeuls envisagèrent la mise en place de mécanismes destinés à limiter la capacité de l’État et de ses agents à exercer un pouvoir arbitraire : l’État de droit. Bien que les mécanismes constitutionnels diffèrent d’un pays à l’autre, ils se rejoignent dans leur intention. Il s’agit à chaque fois de contraindre l’action du gouvernement à ce que la loi permet, pour ainsi assurer que nul ne subisse le risque de l’arbitraire du pouvoir.

Dans la pratique, pour que cette isonomie (égalité devant la loi) étendue soit effective, il a fallu séparer les pouvoirs de manière qu’en cas d’abus de pouvoir l’État et ses représentants puissent être jugés par des parties affranchie du risque de coercition.

Le préambule originel de la Déclaration des Droits de 1789 reflète bien cet état d’esprit :

« Le peuple français, convaincu que l’oubli et le mépris des droits naturels de l’homme, sont les seules causes des malheurs du monde, a résolu d’exposer dans une déclaration solennelle, ces droits sacrés et inaliénables, afin que tous les citoyens pouvant comparer sans cesse les actes du gouvernement avec le but de toute institution sociale, ne se laissent jamais opprimer, avilir par la tyrannie ; afin que le peuple ait toujours devant les yeux les bases de sa liberté et de son bonheur ; le magistrat la règle de ses devoirs ; le législateur l’objet de sa mission.»

Selon cette conception, le fondement même de nos droits se situe dans notre humanité. Nos droits sont naturels et non politiques ; ils ne sont pas octroyés par le souverain mais sont, au contraire, consubstantiels à notre nature d’êtres humains, et l’État n’est là que pour les faire respecter.

Et il ne pourrait d’ailleurs en être autrement. Si nos droits procédaient de l’État, quelles limites pourrait-il exister à l’exercice de son pouvoir ? Si l’État était la seule source du droit, nous serions perpétuellement soumis à la tyrannie de quelques-uns sur tous, et chaque acte tyrannique serait légitimé par l’État. Pour ainsi dire, l’État de droit n’est pas le droit de l’État.

Voilà plus de deux siècles que ces mots ont été couchés sur le papier et il semblerait que le peuple n’ait désormais plus devant les yeux « les bases de sa liberté et de son bonheur ». Depuis plusieurs années, nos droits sacrés et inaliénables sont mis entre parenthèse dans le cadre d’une succession ininterrompue de régimes juridiques exceptionnels.

Le glissement opéré au niveau de la source de la légitimité de l’action gouvernementale est assurément à la racine de ce phénomène. Ce n’est plus la nécessité de faire respecter les droits fondamentaux des citoyens qui justifie l’action gouvernementale mais bien l’appréciation morale des buts visés : si tant est que la majorité, ou qu’une minorité bien organisée, considère un objectif gouvernemental comme juste, alors l’État dispose d’une licence absolue quant aux moyens employés, et ce, même si cela implique la violation systématique des droits fondamentaux qu’il est censé garantir.

Au motif qu’il faille lutter contre un virus, des terroristes ou des dérèglements climatiques, nous accordons à nos gouvernements une exemption de légalité presque totale. Il n’est pas besoin de faire preuve d’une grande sagacité pour comprendre que dans un tel contexte les agents gouvernementaux et les hommes politiques en tout genre ont une forte incitation à créer des crises et des situations d’urgences de manière à justifier toute forme d’inflation législative et administrative.

Si les fondateurs des diverses démocraties libérales ont justement cru bon de ne pas subordonner les moyens de l’action gouvernementale au motif invoqué, mais ont préféré délimiter le champ des moyens légitimes, c’est justement parce qu’ils savaient bien quels abus cela autorisait.

En somme, nos sociétés sont bâties sur l’idée fondamentale que les individus disposent de droits naturels inaliénables et l’État de droit a été choisi comme le moyen d’en assurer l’effectivité pratique. L’objectif visé par cette construction est la liberté, et l’action gouvernementale n’est qu’un moyen au service de cette fin. Comme l’époque actuelle le démontre si bien, il s’agit là d’une solution imparfaite, car il peut advenir que les citoyens perdent de vue cette hiérarchie des fins et des moyens et se trouvent ainsi sous le joug d’un pouvoir arbitraire et sans limite.

Le rôle de la propriété privée

« Si l’Histoire peut nous apprendre quelque chose, c’est bien que le destin de la civilisation est inextricablement lié à celui de la propriété privée »


— Ludwig Von Mises, L’Action Humaine (1949)

A l’époque contemporaine, la propriété privée a si souvent été décrite comme un système de légitimation de l’exploitation de l’homme par l’homme qu’il peut être utile de commencer par rappeler pourquoi cette institution est absolument nécessaire au fonctionnement d’une société libre.

L’institution de la propriété privée définit une ligne claire et objective délimitant le domaine du public et du privé, c’est-à-dire le domaine des choses sur lesquels l’individu détient un droit de jouissance exclusif. L’importance de cette frontière est triple :

  • En premier lieu, elle confère une certitude à l’individu quant à l’étendue de ses libertés et de ses responsabilités, si bien qu’elle l’incite à prendre soin des choses de valeur. C’est parce que l’individu a la garantie absolue que ce qu’il possède, et les fruits qu’il en retire, sont à sa disposition exclusive qu’il est incité à prendre soin de sa propriété. Dès lors qu’un bien tombe dans un régime public ou commun, il n’existe plus de telles garanties et, par conséquent, la sauvegarde du bien repose sur des ressorts différents, souvent d’une efficacité moindre (Tragédie des communs).


En somme, l’existence de droits de propriété assure le renouvellement, l’accumulation et la mise en valeur du capital sans recours à la coercition.

  •  Par ailleurs, l’existence d’une situation dans laquelle l’individu est maître absolu de ses biens permet le calcul économique. Comme l’individu peut utiliser sa propriété comme bon lui semble, il peut effectuer des comparaisons de valeur et prendre part à des échanges, et ainsi permettre la formation de prix de marché. Les prix ainsi formés sur le marché produisent une information de valorisation relative, grâce à laquelle nous pouvons prendre des décisions collectives rationnelles en ce qui concerne l’utilisation de nos ressources, et ce, même si nous ne disposons pas de toutes les informations pertinentes. Lorsque ces signaux d’information sont corrompus, il n’existe plus de mécanisme permettant de connaître les préférences de chacun, les conditions de production ou la disponibilité des ressources, et il en résulte donc d’énormes gaspillages. Pour ainsi dire, les prix de marché forment une signalétique qui guident nos actions individuelles et permettent donc un haut degré de coordination et une allocation efficiente des ressources dans un contexte décentralisé.

Organiser un système de production complexe en l’absence de prix de marché, c’est comme espérer qu’un système de chauffage à thermostat puisse fonctionner correctement avec un thermomètre défectueux.

  • Enfin, cette institution est la condition nécessaire de la dignité humaine, ainsi que des actions éthiques et créatives. Si l’individu ne peut vivre de son travail ou de sa propriété, il dépend nécessairement d’une entité extérieure à laquelle il doit se conformer afin d’assurer sa subsistance. Dans une telle situation, ni l’activité créative, ni l’action éthique/morale ne sont possibles. En effet, la dépendance de l’individu à une telle entité extérieure l’oblige à s’interdire des modalités d’action qu’il aurait autrement pu considérer et le prive d’intérêts propres qu’il serait libre de sacrifier en vertu d’un commandement moral supérieur.

Ainsi, la propriété privée, loin d’être un système d’exploitation, est une condition nécessaire à l’existence d’une société libre. C’est même probablement le socle sur lequel reposent les droits fondamentaux que nous chérissons : en l’absence de droit de propriété, la liberté d’expression, d’association, de culte, ou encore le droit à la libre disposition de son corps sont inenvisageables.

Le Grand Détournement

L’Empereur :

« Et mon peuple vraiment prend cela pour de l’or ?

Et l’armée et la cour s’en satisfont encor ?

Bien que j’en sois surpris, il me faut bien l’admettre »

Goethe, Faust, Deuxième Partie, Acte I

« L’État, c’est la grande fiction par laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tous les autres »

— Frédéric Bastiat, Harmonies Économiques (1850)

Quand on songe à l’expropriation on s’imagine souvent des hommes armés jusqu’aux dents venant nous déloger de notre foyer et saisir nos biens. Dans les pays développés, ces situations se font désormais très rares. Néanmoins, les populations de ces pays sont en permanence dépossédés de leur propriété par un mécanisme bien plus silencieux, bien plus insidieux et bien plus efficace.

Nous avons l’habitude de considérer qu’un euro est un euro, au même titre qu’une pomme est une pomme. Lorsque l’on considère un bien désiré pour sa valeur intrinsèque (la pomme), cela est totalement juste : l’augmentation du nombre de pomme sur le marché ne change pas l’utilité de la pomme que je détiens. En ce qui concerne les biens monétaires, ce n’est cependant pas le cas. Les euros et les dollars ne se mangent pas. Ils n’ont pour nous aucune valeur intrinsèque. C’est leur usage social, en tant que contrepartie dans un échange, qui leur confère une utilité.

Les biens monétaires servent à marquer les contributions et les rétributions de chacun ; ils permettent de maintenir un état comptable entre les membres d’une économie. Aussi, dans l’hypothèse où nous sommes légalement obligés d’accepter la monnaie souveraine (loi de court légal), à chaque fois qu’un agent en augmente la quantité en circulation, un transfert de pouvoir d’achat est réalisé d’un endroit à l’autre de l’économie.

En effet, lorsque les banques centrales, ou leurs affidés, émettent de la monnaie et diluent ainsi le pouvoir d’achat des unités existantes, chaque personne qui détient de la monnaie, ou perçoit des revenus fixes dans l’unité de compte légale, se fait exproprier. Cette monnaie nouvellement créée confère un pouvoir d’achat supplémentaire à ceux qui en sont les bénéficiaires (détenteurs d’actifs dans le cas de l’assouplissement quantitatif, récipiendaire d’allocations et de primes dans le cas d’une redistribution politicienne financée par la planche à billet, hauts dirigeants et actionnaires de banques et d’entreprises sauvés par des bail-out, etc.) au détriment de ceux qui ont épargné.

Ceux qui reçoivent cette manne monétaire voient leur pouvoir d’achat augmenter, sans que les prix n’aient encore été impactés par cette inflation de la masse monétaire, mais, une fois que ces unités circulent dans l’économie, il s’ensuit un effet sur les prix, supporté par les plus éloignés de la presse à imprimer.

Ce phénomène, bien que royalement ignoré par les économistes orthodoxes, n’est cependant pas nouveau. Il a été mis en lumière au cours du XVIIème siècle par l’économiste Richard de Cantillon, et, par conséquent, on parle « d’effet Cantillon » pour décrire ce phénomène de redistribution insidieux.

Comme vous pouvez le voir sur le graphique ci-dessus, la quantité de monnaie en circulation en France, augmente d’environ 7-8% par an depuis le début du siècle, et connait une accélération notable depuis quelques années. Autrement dit, les citoyens français se font exproprier entre 7 et 15% de la richesse qu’ils accumulent tous les ans.

Ce phénomène d’expropriation ne touche cependant pas tout le monde de la même manière. Ceux qui détiennent des actifs et ceux qui ont un accès privilégié au crédit et aux produits financiers, en bénéficient plus qu’ils n’en pâtissent, pour la simple raison que la valeur de marché de leur patrimoine grimpe inexorablement sous l’effet de la dévaluation de la monnaie. Et on s’étonne ensuite du creusement des inégalités ?

Lorsqu’un tel phénomène est laissé à son libre cours pendant suffisamment longtemps, on se retrouve dans la situation suivante :

  • Une classe de parasites improductif émerge et consolide sa richesse personnelle au détriment de tous les autres, sans avoir besoin pour cela de produire une quelconque valeur économique. (Capitalisme de connivence)
  • Les signaux de prix deviennent totalement biaisés et il en résulte une mauvaise allocation du capital à travers les différents secteurs de l’économie. En particulier, l’accumulation et la création de nouveaux biens productifs cesse, car il est plus facile de s’enrichir en spéculant sur les biens rares existants. (Mauvais investissements)
  • Une grande partie de la population, alors incapable d’obtenir une rémunération en adéquation avec la valeur qu’elle produit, se paupérise, et se tourne inévitablement vers les détenteurs de la planche à billet pour obtenir les moyens de sa subsistance. (Populisme)
  • De nombreuses entreprises deviennent improductives et se tournent vers l’État pour rester à flot, ce qui résulte en une graduelle fusion entre le secteur privé et le secteur public. (Soviétisation de l’économie)

Comme nous l’avons expliqué préalablement, cette perversion des prix par la manipulation monétaire génère un appauvrissement collectif et sape les fondements moraux des sociétés libres.

Diagnostic et solution

« Je ne crois pas que nous pourrions avoir de nouveau une bonne monnaie avant de l’extraire des mains du gouvernement »

Friedrich Hayek (1984)

Ce même État, dont la raison d’être est de garantir nos droits fondamentaux, au premier rang desquels les droits de propriété, use donc depuis des décennies du pouvoir dont nous l’avons investi pour nous exproprier.

A la source de ce perfide engrenage se trouve la monnaie fiat et les lois de court légal. Parce que l’État peut user de son monopole sur la violence légitime pour nous forcer à accepter les petits bouts de papier qu’il émet, autant qu’il peut nous forcer à dépendre du système bancaire pour transférer de la monnaie et épargner, nous sommes tous pris dans cette spirale infernale. Qui plus est, puisque tous les biens s’échangent en monnaie et voient leurs prix exprimés dans la monnaie à court légal, l’ensemble de la structure de propriété est impacté par l’effet Cantillon.

Il existe néanmoins une porte de sortie, un moyen pacifique de s’affranchir de cette rapine en bande organisée : Bitcoin.

Adopter Bitcoin c’est, d’une part, se prémunir personnellement contre cette forme d’expropriation, et d’autre part, sevrer de ressources les expropriateurs, car ce petit jeu ne peut fonctionner que tant qu’il existe une demande pour la monnaie souveraine. Dès lors qu’une partie suffisamment grande de la population opte pour une monnaie alternative, le mécanisme s’enraye et l’État doit changer son mode de fonctionnement.

Bitcoin constitue une réponse parfaitement adaptée à ce problème pour quatre raisons très simples :

  • C’est une forme de propriété supérieure. La propriété de chacun sur ces Bitcoin, loin d’être garantie par un tiers de confiance qui pourrait potentiellement abuser de sa position, est assurée par les mathématiques et les lois de la thermodynamique.
  • En tant qu’unité de compte, Bitcoin suit un schéma d’émission prédéfini, intangible et auditable par tous. Il y aura tout au plus 21 millions de bitcoin, et personne ne peut changer cela. Par conséquent, puisque nul agent n’a le pouvoir d’émettre des bitcoin, aucun utilisateur ne peut pâtir de l’effet Cantillon.
  • Bitcoin est agnostique aux individus. Que vous soyez libéral, communiste, blanc, noir, petit, gros, pro-vax ou anti-vax n’entre pas en ligne de compte. Comme le réseau Bitcoin ne reconnait que des clés cryptographiques, il ignore complétement l’individu, ce qui fait que nul ne peut s’en voir empêcher l’accès. Autrement dit, Bitcoin ne peut être un instrument de discrimination.
  • Bitcoin possède son propre mécanisme de finalisation des transactions. Qui que vous soyez, où que vous soyez sur la planète, vous pourrez réaliser une transaction avec n’importe qui d’autre. Dans Bitcoin, il n’existe ni interruption de service, ni frontière, et, par conséquent, la division du travail peut être portée au maximum de son potentiel.

Conclusion :

Dans les sociétés héritières des lumières, le but des institutions politiques est de permettre la liberté dans le cadre de relations pacifiques, ce qui implique, en premier lieu, de garantir la sacralité et l’inaliénabilité de la propriété. Le moyen envisagé pour y parvenir est l’État de droit, c’est-à-dire un système juridique devisé pour que nul ne puisse être au-dessus des lois, et en particulier, que nul ne puisse exproprier son prochain impunément.

Cette construction institutionnelle a porté ses fruits pendant plus d’un siècle, mais a malheureusement été pervertie par les lois de monnaie à court légal et la monnaie fiat, notamment parce qu’elles permettent l’expropriation de la masse par un groupe privilégié. Ce phénomène qui perdure depuis 1971 (au moins) et qui va s’accélérant, explique, en grande partie, pourquoi nos sociétés sont traversées par de profondes crises sociales, morales et économiques.

 Il existe néanmoins une solution de repli, à la portée de chaque individu : Bitcoin. Les propriétés fondamentales de Bitcoin nous fournissent un mécanisme de garantie des droits de propriété bien plus incorruptible et efficace que tous ceux qui lui ont précédé. Bitcoin est un mécanisme de propriété qui est ouvert à tous, résistant à la manipulation, non-discriminatoire et égalitaire. En ce sens, Bitcoin n’est ni un jouet de geek, ni un système dangereux permettant aux individus de s’affranchir de la loi, mais bien au contraire, la promesse du rétablissement de l’égalité de tous devant la loi.

Cette promesse n’a pas échappé à certaines de nos élites politiques, financières et médiatiques, qui, sous couvert de bienveillance, mettent en garde contre les dangers de Bitcoin. En se posant en détracteurs de Bitcoin, ils cherchent, consciemment ou inconsciemment, à protéger les rentes dont ils bénéficient à vos dépends. Ils sont effrayés d’un monde dans lequel ils devraient avoir à produire de la valeur pour les autres afin d’assurer leur prospérité. Il est désormais temps de cesser de les écouter et de s’extraire de leur influence néfaste en faisant ce qu’ils redoutent le plus : adopter Bitcoin.

 Que Bitcoin devienne la colonne vertébrale de notre futur système monétaire peut sembler absurde, au même titre qu’il y a 3 siècles, il paraissait absurde d’annoncer une société qui serait libérée de l’arbitraire de l’exercice du pouvoir gouvernemental. Mais si tant est qu’il reste encore un soupçon de passion pour la liberté dans nos sociétés nihilistes, il se pourrait bien que l’avenir donne raison à la minorité intransigeante actuelle (les bitcoiner), comme il donna raison à celle d’autrefois (les défenseurs des Droits de l’Homme), car, il s’agit dans un cas comme dans l’autre, du triomphe de la conception humaniste.

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